Le projet agricole

Nous avons commencé la production de pain dès notre première année de récolte en 2012 sur les 4 ha de blés cultivés, après avoir engagé la conversion des terres en agriculture biologique. Les blés s’intègrent dans des rotations de prairies et de cultures fourragères destinées à nourrir les animaux de la ferme.

Nous favorisons la multiplication de variétés anciennes, plus rustiques au niveau agronomique et plus savoureuses au niveau gustatif. Ces blés sélectionnés viennent ensuite composer les semences de notre mélange de blé cultivé sur 4 ha que nous adaptons d’année en année. Ces variétés ont été collectées auprès de différents paysans boulangers chez qui Marion est allée apprendre la boulange en préalable de l’installation et auprès du réseau Semences Paysannes. Nous multiplions également du seigle et du petit épeautre afin de diversifier prochainement notre gamme de pain.

Moissons à la faucille des gerbes de blés anciens en multiplication

 

Nous produisions au début 80 kilos de pain au levain par semaine dans un fournil provisoire et comptons atteindre 180 à 200 kg de pain par semaine en rythme de croisière.

Marion au pétrissage à la main et à la cuisson dans un four à bois traditionnel

Nous avons également constitué un troupeau de brebis solognotes et brebis de pays. Le premier hiver, nous avons eu 25 mises-bas. Leurs progénitures seront conservées pour accroitre le troupeau en interne ou vendues en caissettes. Il s’agit pour nous d’un atelier complémentaire qui nous permet également de valoriser les prairies éloignées du site de la ferme.

Le troupeau au pâturage et notre premier agneau solognot né le 24 décembre !

 

Enfin, nous accueillons une quarantaine de chevrettes poitevines en mai 2014. Elles seront âgées de trois mois environ. Nous transformerons leur lait en début d’année 2015 une fois les mises bas commencées.

Le choix de cette race s’est fait pour de nombreuses raisons. D’abord parce que la race poitevine est la race originaire et emblématique du Poitou. Ensuite, nous cherchions une race adaptée à notre système d’élevage, une race rustique. La poitevine possède également un lait d’une certaine qualité fromagère de part ses particularités génétiques. Enfin, la chèvre Poitevine est une race « en voie de développement » qu’il convient donc de développer pour maintenir une diversité génétique à l’avenir. C'est notamment l'une des missions de l'Association pour la Défense et le Développement de la Chèvre Poitevine que nous soutenons et auprès de laquelle nous nous impliquons.

http://www.chevre-poitevine.org/

 

Nous avons pour objectif d’accroître le troupeau à 80-100 chèvres de manière à produire 45 000 litres de lait par an pour les transformer en fromages lactiques, en tomme et en yaourts de chèvre.

Afin de valoriser le petit lait issu des transformations du lait, nous prévoyons d’élever une dizaine de cochons dans l’année. Leur vente se fera en caissette comme pour les agneaux.

 

L’ensemble des produits est commercialisé en vente directe et en circuits courts à l’échelle de la région Poitou-Charentes et en particulier du pays Mellois. L’idée est de valoriser au maximum tout ce qui est produit sur la ferme afin d’être le moins dépendant possible de l’extérieur. La notion d’autonomie alimentaire fait donc partie intégrante de ce projet.

 

Stand des produits de la ferme sur le marché de Melle

Le financement

Les équipements prévus

Nous avons pu commencer la production de pain depuis notre première récolte de blé, en été 2012. La production s’effectue dans un fournil provisoire correspondant à la maison de location du moment de Clément et Marion et à son four à pain traditionnel extérieur à la maison, après avoir restauré la sole. Cette installation nous a permis de lancer la production et la commercialisation de pain à moindres frais mais ne nous permet pas de développer la production en rythme de croisière compte-tenu de la rusticité et de la précarité de l’équipement.

Maison transformée en fournil le jour du pain et restauration de la sole du four !

Actuellement, le blé est stocké et trié provisoirement chez les grands parents de Clément et la farine est moulue à façon par une collègue paysanne-boulangère. Ces conditions entraînent de nombreux déplacements et manutentions du grain et de la farine.

 

Ainsi, afin de monter en rythme de croisière, nous avons besoin d’un outil de travail plus fonctionnel et investissons dans la création d’un bâtiment qui comprend un espace de stockage des céréales attenants aux trieurs correspondants, un local de meunerie avec le moulin à meule de pierre pour moudre sur place la farine et un local de fabrication du pain attenant à un four maçonné à gueulard que nous faisons bâtir.

Concernant l’activité fromagère, une installation provisoire et rustique n’est guère envisageable, compte-tenu des règles d’hygiène à apporter à la manutention du lait et à l’affinage des fromages. Nous avons ainsi fait le choix de bâtir une chèvrerie-fromagerie répondant à toutes les règles d’hygiène et de bien être pour les animaux, ainsi qu’en réfléchissant à une fonctionnalité et une ergonomie visant à nous alléger les manutentions du travail au quotidien, notamment en positionnant la fromagerie attenante à la laiterie avec un système d’acheminement direct du lait trait dans les bacs à caillé ainsi qu’une évacuation directe du petit lait vers le parc à cochon, par descente gravitaire.

 

Notre plan de financement

En création totale sur l’ensemble de nos ateliers de production, nous avons ainsi tous nos outils de production à bâtir et nos cheptels à développer.

Nous avons longuement travaillé sur notre plan de financement de manière à investir sur des outils adéquats de manière raisonnable, sans se soumettre impérativement à une production allant au-delà de nos capacités. Nous voulons créer notre ferme et vivre de notre travail, mais ne souhaitons pas devenir pour autant esclaves de nos investissements.

L’ensemble de nos investissements prévus s’élèvent ainsi à 450 000 euros, correspondant à la construction de la chèvrerie-fromagerie, du fournil, du hangar à moutons, l’achat des cheptels et du matériel nécessaire à l’ensemble des productions

Nous sommes conscients depuis le début de la réflexion de notre projet que la création totale d’une ferme et de ses outils de production représentent ainsi un financement important, particulièrement en tant que « hors cadre familial ».

Ayant chacun travaillé plusieurs années en tant que salariés en préalable de notre installation agricole et durant l’installation progressive, nous avons auto-financé de manière significative les premiers investissements de notre installation : foncier, équipement de matériel agricole d’occasion (tracteur, outils de fenaison et de travail du sol) ainsi que du matériel de boulange, de fromagerie et de vente sur les marchés. Notre capacité d’auto-financement directe provenant de nos apports personnels ainsi que des recettes des années d’installation progressives s’élèvent ainsi à 80 000 euros.

Dans le cadre de notre installation agricole et en tant que Jeunes Agriculteurs, nous avons sollicité des subventions relatives à la transformation des produits à la ferme et à la modernisation des bâtiments d’élevage. Ces subventions, instruites par le Pays Mellois et accordées par la Région Poitou-Charentes, l’Etat et l’Europe viennent conforter considérablement notre plan de financement, à hauteur de 110 000 euros.

Le versement de la Dotation Jeunes Agriculteurs ainsi que le maintien pour chacun de nous d’une activité secondaire à l’extérieur nous permettent également de couvrir nos sobres besoins privés durant les premières années de l’installation principale le temps de se rémunérer plus dignement par l’activité agricole.

Nous sommes ainsi accompagnés financièrement par le Crédit Agricole à hauteur de 245 000 euros empruntés sur 12 ans.

Ce plan de financement nous permet de nous dégager une rémunération progressive atteignant le smic en quatrième année d’installation.

A quoi va servir le financement ?

Afin de limiter le financement par prêt bancaire de notre installation, nous envisageons d’auto-financer la construction du hangar à moutons ainsi que l’achat du cheptel de chevrettes.

Concernant le hangar à moutons que nous chiffrons à hauteur de 10 000 euros, nous envisageons de l’auto-financer avec les bénéfices de la ferme dès que ceux-ci le permettront.

Nous avons fait appel au financement participatif pour contribuer à l'achat des premières chevrettes de race poitevine que nous avons accueilli en mai 2014. Ce type de financement permet de nous aider dans nos investissements et s’accorde également avec l’esprit de notre GAEC « Il était une ferme… ». En effet, le nom de notre GAEC a été choisi en écho à l’aventure humaine et paysanne que nous sommes en train de vivre, d’écrire et pour l’histoire que nous voulons partager avec celles et ceux qui le souhaitent. 

L’investissement du cheptel s’élevant à 5000 euros et correspondant à l’achat de 40 chevrettes de race poitevine et à deux boucs poitevins, nous avons proposé de participer à la constitution de notre cheptel par les dons des internautes. Ceux ci peuvent devenir parrain ou marraine de ces chevrettes et seront invités à venir baptiser celles ci selon leur envie.

Mais, au-delà de cette aide financière, cette implication se traduit comme un véritable soutien à l’installation agricole, notamment en hors cadre familial comme nous le sommes. Cet engagement permet également de créer un nouvel élevage de chèvres poitevines et donc de continuer à développer cette race. 

Nous nous étions fixés un objectif minimum de 3500 euros de participation qui a été atteint en seulement 10 jours et nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué, par leurs dons, à atteindre ce premier objectif. L'ensemble du troupeau et des frais associés a ensuite pu être financé de manière participative grâce aux nombreux souscripteurs en seulement 1 mois après le lancement de la collecte, un grand merci à tous !

 

L'article du COURRIER de L'OUEST du mardi 10 juin 2014
L'article du COURRIER de L'OUEST du mardi 10 juin 2014